Théâtre et danse – Création 2021
La Leçon
D’Eugène Ionesco
Une leçon que vous n’êtes pas près d’oublier !
Un professeur (Julien Derouault) tout puissant règne sur ses élèves. Dans une classe revisitée en studio de danse, nous assistons à un cours donné par un Louis de Funes survolté enseignant tout et n’importe quoi : la danse, l’arithmétique, la philologie ou la linguistique. Il prend très vite le contrôle de ses élèves mais finira par perdre le sien.
Une nouvelle élève qui rêve de danse et de connaissance est rapidement entrainée par le groupe. Elle apprendra à ses dépens que le savoir est une arme qu’elle ne possèdera jamais.
Le professeur et son assistante complice réussiront ils à cacher leurs secrets très longtemps ?
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault explorent l’absurde, le langage et sa puissance de contrôle. « La leçon » est une adaptation dansée et théâtrale magistrale de la pièce culte d’Eugène Ionesco.
Une mise en scène moderne et électrique où l’expression « Théâtre du Corps » prend tout son sens.
Note d’intention des metteurs en scène
Après Les chaises ? et M. & Mme Rêve, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault continuent d’explorer l’univers théâtral d’Eugène Ionesco. La leçon est pour le Théâtre du Corps une nouvelle expérience autour du verbe dansé, explorant le langage et le corps en mouvement.
Dans ce drame comique, le professeur est à la fois professeur de danse, d’arithmétique, de philologie ou de linguistique. Il est même chorégraphe ou chef d’orchestre. Il est l’autorité suprême prodiguant un savoir autant intellectuel que corporel. Un enseignement extravagant où les mathématiques se dansent, où les mots se chantent et la relation élève – enseignant est chorégraphiée jusqu’à la mort.
La leçon d’arithmétique et de philologie devient une classe de danse et renforce l’absurdité de la situation : le mot résonne en geste, le chiffre en mouvement rythmé. Mais derrière l’incohérence du discours et la confusion du langage, Ionesco questionne l’éducation avec malice et interroge notre perception du monde visible.
Le flot d’informations, censées éclairer les consciences, endort finalement toute résistance, noie inéluctablement toutes réactions sensibles. Les connaissances sont remises en cause, les repères s’effacent, les élèves sont inondés d’informations contradictoires, de savoirs fictifs, de « fake news » en tout genre. Donnant l’impression de transmettre, le professeur ne fait que manipuler les élèves et tisse en réalité une toile invisible autour de sa proie.
Avec humour, Ionesco objective l’élève au fur et à mesure de cette pièce. Pleurer de rire prend ici tout son sens. Il nous fait ressentir la vulnérabilité de celui ou celle qui désire apprendre face à celui qui sait. On tue l’élève par la leçon, celui-ci devenu objet de soumission et de fantasme. Il est un objet à consommer, que l’on jette une fois qu’on l’a détruit.
La scénographie 3D entoure les personnages, matérialisant les équations, les algorithmes et les lettres. Elle est symboles et archétypes : le vecteur d’une pensée collective rêvée, structurée et structurante.
Ce savoir, qui dépasse les élèves jusqu’à les submerger, nous rend-il nécessairement libre ? La leçon est bien une leçon sur la nature humaine, les rapports de pouvoir et le contrôle de la réalité.
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
Eugène Ionesco
Eugène Ionesco est né à Slatina, en Roumanie, d’un père roumain juriste et d’une mère française, fille d’un ingénieur des chemins de fer. Sa famille émigre en France en 1913. Il écrit ses premiers textes dès l’âge de onze ans. Le divorce de ses parents en 1925 l’amène à retourner avec son père en Roumanie où il fait des études de lettres françaises à l’université de Bucarest. Ne s’entendant pas avec son père qui ne comprend pas son intérêt pour les lettres, il retourne vivre avec sa mère qui est revenue en Roumanie.
Il part en France en 1938 pour préparer sa thèse. Le déclenchement de la Seconde guerre mondiale l’oblige à rentrer en Roumanie où il restera jusqu’en 1942 avant de s’établir définitivement en France. Il obtient la nationalité française en 1950.
Eugène Ionesco présente sa première pièce, La Cantatrice chauve au théâtre des Noctambules en 1950. Malgré un échec, elle marque en profondeur le théâtre contemporain, par l’utilisation du non-sens et du grotesque comme levier satirique et métaphysique, faisant de lui le père d’un nouveau genre, le « théâtre de l’absurde », qu’il préfère qualifier d’insolite. Reconnu pour son talent dès 1953, ce qui lui permet de vivre de ses pièces, il obtient la consécration en 1959 avec Rhinocéros, dénonciation de toutes les formes de totalitarisme. Il est aussi l’auteur d’ouvrages sur le théâtre (Notes et contre notes). Il entre à l’Académie française en 1971. A la fin de sa vie, il s’essaie au roman et à l’autobiographie.
CRÉATION 2021
D’Eugène Ionesco
Chorégraphie et mise en scène Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
Avec Julien Derouault, Manon Chapuis, Solène Messina-Ernaux, Lucie Goudeau, Samantha Didier, Matthias Damay-Romey et Prince Mihai
Lumières Alexis David
Costume Marie-Claude Pietragalla
Pièce pour 7 danseurs
Durée 1h15
Production Théâtre du Corps avec le soutien à la création du POC d’Alfortville
tournées 2024/25
15/11/24 Bordeaux Le Femina
27/22/24 Béthune Théâtre municipal
10/01/25 Bois-Colombes Salle Jean Renoir
05/03/25 Béziers Zinga Zanga
07/03/25 Sanary Théâtre Galli
29/03/25 Sainte-Geneviève-des-Bois Salle Gérard Philipe
02/04/25 Aix-les-Bains Casino
25/04/25 Loudéac Palais des congrès et de la culture
27/04/25 Plougonvelin Espace Kéraudy
11/06/25 Paris La Scala
12/06/25 Paris La Scala
13/06/25 Paris La Scala
14/06/25 Paris La Scala
15/06/25 Paris La Scala
mail(at)theatre-du-corps.com
59 rue Marcelin Berthelot 94140 Alfortville France
Le Théâtre du Corps est subventionné par la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique, soutenue par la Région Île de France au titre de la permanence artistique et culturelle, et soutenue par la ville d’Alfortville.